Une messe en mémoire de l’exécution du roi Louis XVI à Verdelais
Une messe a été célébrée en Sud Gironde en mémoire du supplice de Louis XVI, le 21 janvier 1793. Entretien avec Vincent Bouscatel, l’organisateur de la cérémonie.

Vous avez célébré samedi dernier le souvenir de l’exécution du roi Louis XVI. Quel message cherchez-vous à passer ?
Se souvenir de Louis XVI, c’est faire un acte de résistance « citoyenne » capital, en ces temps d’oubli, puisqu’il s’agit de marquer un refus, celui de l’amnésie. Plus que jamais, évoquer la mémoire du roi, sans être forcément royaliste, même en étant républicain, c’est poser un acte profondément civique pour l’unité de la nation sur le sol de la patrie : les royalistes sont les fils aînés de la patrie.
Ce n’est pas un peu, dépassé, le royalisme ?
Ce n’est ni de la nostalgie, ni du fanatisme, c’est encore moins une question d’aristocratie ou de prolétariat, de droite ou de gauche. Quelle que soit votre origine, votre parcours personnel, votre destin, tout le monde peut se réunir dans ce qu’incarne le roi.
Le roi, c’était les privilèges, la monarchie absolue…
Le monarque est l’arbitre qui n’est ni d’un camp ni de l’autre, mais bien au-dessus des partis. Au diable les démagogies et les dictatures ! Un roi n’est jamais despote car, à chacun de ses gestes, ses ancêtres l’observent et lui posent cette question, cette simple question : « Te souviens-tu de ton serment ? » Pour ce qui est de ses devoirs, Saint-Louis rappelle encore : « Soutiens la plainte du pauvre jusqu’à ce que la vérité soit déclarée ». L’Histoire a été écrite par la République. Elle a omis de raconter que la Révolution a bien plus profité à une certaine noblesse et à la haute bourgeoisie qu’au « Tiers État ».

Les Français devraient donc s’incliner devant un roi ?
Pour un royaliste, s’agenouiller publiquement devant son monarque est plus patriotique que de mettre une enveloppe anonyme dans une urne. La monarchie est une harmonie entre la nation et une dynastie incarnée par un roi. Un roi investi de la fonction suprême n’a pas un « un travail » ou une « occupation ». Il n’est pas un DRH de la république, mais il incarne une vocation venue des entrailles de l’Histoire.
Le temps est passé. La France, c’est désormais le pays des Droits de l’Homme et de la Liberté, vous ne croyez pas ?
La France est une création de l’Église et du roi des Francs, Clovis. C’est parce que ce dernier s’est convertit au catholicisme que naquit la France ; c’est ainsi.
La monarchie et le catholicisme sont au fondement même de notre pays.
La révolution de 1789 a prétendu refuser cette origine : supprimer le roi, figure tutélaire de la nation, et la religion catholique.
Pour Balzac, « le jour où on a coupé la tête du roi, on a coupé la tête de tous les pères de familles. » Pour Raymond Poincaré, la mort de Louis XVI fut « un suicide collectif ». Et je vous rappelle que le candidat Macron, lui-même, a déploré dans une interview l’absence de la figure du roi et affirmé que la Terreur avait provoqué un vide émotionnel collectif.
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Il reste quand même notre devise…
En prêchant la liberté, l’égalité, la fraternité, les révolutionnaires se sont fait les fourriers de l’intolérance, de la haine, du massacre, pour le plus grand « bonheur » de l’humanité. Au nombre des 600 000 victimes des guerres intestines et de la Terreur s’ajoutent, d’après René Sedillot et Jean Tullard, ceux de 400 000 morts lors des guerres révolutionnaires et de 1 000 000 lors des campagnes napoléoniennes : 2 000 000 de victimes sur une population d’environ 25 millions, soit 8%.
Alexandre Soljenitsyne dira de cette Révolution sacrifiant le peuple et détruisant massivement les consciences, qu’elle fut la matrice de toutes les autres, à savoir des totalitarismes les plus sanglants du XXe siècle.
Même si les atrocités ne peuvent être imputées qu’à un petit nombre de personnes, elles conduisent à s’interroger sur le système qui les a permises.
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Une messe en mémoire de l'exécution du roi Louis XVI à Verdelais
Modifié le 28 Jan 18 à 12:58 Vous avez célébré samedi dernier le souvenir de l'exécution du roi Louis XVI. Quel message cherchez-vous à passer ? Se souvenir de Louis XVI, c'est faire un acte...