Des corporations supprimées en 1791 par la Loi Isaac le Chapelier à la Révolution.
A propos des corporations supprimées en 1791 par la Loi Isaac le Chapelier à la Révolution.
Les communautés de métiers connurent leur période de maturation au XIIIème siècle grâce à Etienne Boileau, nommé prévôt de Paris par Saint Louis. En 1268, il rédigea le livre des métiers qui permit de répertorier tous les métiers de Paris accompagnés de leurs coutumes et de leurs règlements. Les droits des ouvriers allaient être protégés par un ordre social chrétien. Âgé entre 10 et 15 ans, l’apprenti signait devant le notaire son contrat d’apprentissage et se formait, pendant plusieurs années, à un métier. En plus de sa formation, l’apprenti était logé, nourri et habillé par le maître, il était traité comme un membre de la famille. La communauté veillait à la protection et à la formation professionnelle du jeune homme.
Une fois la période d’apprentissage terminée, le jeune homme devenait compagnon, véritable classe ouvrière de l’Ancien Régime. Engagés pendant un an, renouvelable par le maître, certains d’entre eux entamaient un tour de France pour parfaire leurs techniques, leur expérience et ainsi, de chantiers en chantiers, découvrir de nouveaux savoir-faire et aspirer à devenir l’élite ouvrière de l'époque. Ensuite, les compagnons se divisaient en deux catégories : les maîtres et les compagnons. Une fois compagnon, l’ouvrier ne connaissait pas le chômage. Propriétaire de son métier, la corporation lui fournissait toujours du travail.
Les jurés; véritables administrateurs du corps de métiers, élus chaque année en jurandes jusqu’au XVème par les apprentis, les compagnons, les maîtres (plus tard seuls les maîtres pourraient voter) ils avaient pour mission de juger les difficultés entre patrons et ouvriers, de défendre les droits et les privilèges du corps qu’ils représentaient. A la Révolution, furent surtout abolis les privilèges des ouvriers! Les jurés visitaient les ateliers afin de vérifier la conformité du règlement qui fixait de manière très minutieuse la fabrication, les salaires, les prix, les heures de travail et punissait les malfaçons et les fraudes. Les confréries organisaient la vie religieuse des membres d’un métier et assumaient l’organisation de l’assistance matérielle et morale pour l’ensemble de ses membres pauvres, malades, vieillards, veuves ou orphelins. Le but spirituel de la confrérie était évident; chacune d’elles avait un Saint patron et élisait domicile dans la chapelle d’une église paroissiale. Elles furent une magnifique illustration de la charité chrétienne, véritable structure de cohésion et de charité entre les hommes.
Puis arriva progressivement la Renaissance accompagnée de son appétit grandissant pour l’argent, ainsi que l'introduction des doctrines philosophiques issues de la Gnose (dont la Kabbale). Colbert, à la fin du XVIème, réglementa et contrôla les communautés de métiers. Le déclin s’annonça. Quesnay puis plus tard Turgot, Necker, véritables ennemis de ces associations, en bons libéraux séduits par les théories libérales anglaises et hollandaises (Amsterdam étant à l'époque la capitale mondiale du commerce, par le fait de l'émigration des juifs de la péninsule ibérique aux Pays Bas) amorcèrent la fin de cet âge d’or. Les communautés ou corporation de métiers furent abolies en 1791 par la loi d’Allarde, puis suivit la loi Isaac Le Chapelier, promulguée en France le 14 juin 1791, interdisant les groupements professionnels, en particulier les corporations des métiers, mais aussi les organisations ouvrières, les rassemblements paysans et ouvriers ainsi que le compagnonnage.
Désormais sans protection, la vie des ouvriers connut la chute des salaires, la désorganisation de la production, la pénurie et la hausse des prix. L'argent Roi a remplacé la Royauté de droit divin, et l'esclavage est devenu le lot commun, remplaçant le Bien Commun. L'usure qui était condamnée par l'Eglise est maintenant pratiquée, provoquant la ruine des nations, au profit d'une élite apatride qui projette d'instaurer un Nouvel Ordre Mondial sur les ruines de l'Ancien Régime, prônant la Révolution permanente, et promettant "la paix dans le monde", en mettant le monde à feu et à sang, pour instaurer la République universelle des droits de l'Homme.