Privation de Pâques pour les catholiques : intentions purement malveillantes pour ne pas dire sataniques.
J’avoue que j’ai du mal à comprendre comment des hosties directement et promptement retirées d’un emballage sain et portées jusqu’à l’autel pour la consécration, par un prêtre qui s’est lavé les mains au préalable, peuvent, [indépendamment de toute considération surnaturelle sur la transsubstantiation - dont par ailleurs je suis convaincu, mais ce n’est pas le débat ici] porter davantage le foutu virus du gouvernement mondial que n’importe quelle pièce de monnaie, poignée de porte, fruit ou légume du maraîcher. C’est pourquoi je soupçonne ce jansénisme hygiéniste, puritain et laïc, qui a privé de Pâques les catholiques, d’intentions purement malveillantes pour ne pas dire sataniques. La communion spirituelle dont on nous rebat les oreilles est certes possible, et disant cela je m'incline en véritable humilité devant la sainteté de Padre Pio ou de Sainte Thérèse de Lisieux, mais c'est une grâce qui suppose un effort de sainteté dont la plupart d'entre nous ne sont, pris dans les compromissions de la société républicaine et païenne, englués dans un bain de propagande médiatique sans précédent, guère capables. Aussi je cite ici le très beau texte du saint pape Pie X à propos de la communion quotidienne qui n’est pas seulement un acte de piété extérieur, mais une nourriture vitale pour l’âme, comme il l’explique ci-dessous. Un sursaut national des fidèles et des prêtres, sursaut qui devrait être inspiré par les évêques français, est par conséquent on ne peut plus nécessaire avant que l’adversaire ne triomphe de tous avec sa putride culture de mort…
Extraits du décret « Sacra Tridentina », (sur la communion fréquente) du 20 décembre 1905, de Saint Pie X
« Les premiers chrétiens, comprenant bien cette volonté divine, accouraient chaque jour au banquet de vie et de force. Ils persévéraient dans la doctrine des apôtres, dans la communion de la fraction du pain (Actes, 2, 42). La même chose eut lieu dans les siècles suivants, comme le rapportent les saints Pères et les écrivains ecclésiastiques, au grand profit de la perfection et de la sainteté
Cependant la piété s'étant affaiblie et plus tard surtout le venin du jansénisme s'étant répandu partout, on commença à discuter sur les dispositions qu'il fallait apporter pour s'approcher de la communion fréquente et quotidienne ; c'était à qui en réclamerait comme nécessaires de plus grandes et de plus difficiles. Il en résulta que très peu de personnes furent jugées dignes de recevoir chaque jour la sainte Eucharistie et de puiser dans ce sacrement si salutaire des effets plus abondants : les autres devaient se contenter de communier une fois par an, ou tous les mois, ou tout au plus chaque semaine.
Puis, le 7 décembre 1690, par le décret « « Sanctissimus Dominus noster, le pape Alexandre VIII condamnait la proposition de Baïus, qui réclamait le plus pur amour de Dieu sans aucun mélange de défauts de la part de ceux qui voulaient s'approcher de la sainte Table.
Toutefois, le venin du jansénisme qui s'était introduit même parmi les bons, sous prétexte d'honneur et de vénération dus à l'Eucharistie, ne disparut pas complètement. (…)
Même après les déclarations du Saint-Siège, les discussions sur les dispositions qu'il faut avoir pour bien recevoir fréquemment la sainte Communion ont continué ; il arriva que certains théologiens, même de bonne marque, ont pensé qu'il ne fallait permettre la communion fréquente que rarement et sous de nombreuses conditions.
D'autre part il ne manqua pas d'hommes savants et pieux qui facilitèrent cet usage salutaire et si agréable à Dieu, et qui enseignèrent, en s'appuyant sur les Pères, qu'il n'y a aucun précepte de l'Eglise réclamant de ceux qui font la communion quotidienne des dispositions plus grandes que celles demandées pour la communion hebdomadaire et mensuelle ; quant aux fruits qu'on en retire, ils sont bien plus abondants dans la communion quotidienne que dans la communion hebdomadaire ou mensuelle.
Les discussions sur ce sujet ont augmenté de nos jours et n'ont pas été sans une certaine aigreur ; elles ont porté le trouble dans l'esprit des confesseurs et la conscience des fidèles, au grand détriment de la piété et de la ferveur chrétienne. C'est pourquoi des hommes très remarquables et des pasteurs d'âmes ont adressé des suppliques ardentes à Notre Saint-Père le Pape Pie X afin qu'il daignât, dans son autorité suprême, trancher la question des dispositions qu'il faut avoir pour recevoir tous les jours l'Eucharistie, de telle sorte que cette coutume, très salutaire et très agréable à Dieu, non seulement n'aille pas en s'affaiblissant parmi les fidèles, mais qu'au contraire elle grandisse et se répande partout, de nos jours surtout où la religion et la foi catholiques sont attaquées de toutes parts et où l'amour de Dieu et la vraie piété laissent beaucoup à désirer.
Aussi Sa Sainteté, dans la sollicitude et le zèle qui l'animent, ayant grandement à cœur que le peuple chrétien soit poussé à communier très fréquemment et même tous les jours, et qu'il jouisse ainsi des fruits les plus abondants, a chargé cette sainte Congrégation d'examiner et de définir la susdite question.
[Décision romaine]
La sainte Congrégation du Concile, dans sa séance générale du 16 décembre 1905, a soumis cette question à un examen très attentif et, après avoir pesé avec une maturité diligente les raisons apportées de part et d'autre, elle a établi et décrété ce qui suit :
I - La communion fréquente et quotidienne, étant souverainement désirée par Notre-Seigneur Jésus-Christ et par l'Eglise catholique, doit être rendue accessible à tous les fidèles chrétiens de quelque classe et de quelque condition qu'ils soient, en sorte que nul, s'il est en état de grâce et s'il s'approche de la sainte Table avec une intention droite, ne puisse en être écarté.
II - L'intention droite consiste à s'approcher de la sainte Table, non par habitude, ou par vanité, ou pour des raisons humaines, mais pour satisfaire à la volonté de Dieu, s'unir à Lui plus intimement par la charité et, grâce à ce divin remède, combattre ses défauts et ses infirmités.
III - Bien qu'il soit très désirable que ceux qui usent de la communion fréquente et quotidienne soient exempts de péchés véniels au moins délibérés et qu'ils n'y aient aucune affection, il suffit néanmoins qu'ils n'aient aucune faute mortelle, avec le ferme propos de ne plus pécher à l'avenir : étant donné ce ferme propos sincère de l'âme, il n'est pas possible que ceux qui communient chaque jour ne se corrigent pas également des péchés véniels et peu à peu de leur affection à ces péchés… »
Roland Thevenet