Chouannerie bretonne : Qui a tué Poulain-Corbion ?
Entretien
Jean Kergrist, écrivain, comédien.
Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
En faisant mes recherches sur les bagnards aux archives, j'avais découvert que le voiturier qui avait amené quatre religieuses du Saint-Esprit, de Plérin à l'hôpital militaire du bagne, dans l'ancien château de Rostrenen, signait « Le Nepvou de Carfort », et était un vague ancêtre du côté maternel. Ma mère m'avait parlé, également, d'un chef chouan, lieutenant de Boishardy à Moncontour, prénommé Jean-François. Il y a quatre ans, j'ai commencé, une recherche aux archives à ce sujet.
Quel en était l'objectif ?
Je suis très vite tombé sur une attaque de la ville de Saint-Brieuc, par un millier de Chouans venus de tous les coins de Bretagne, pour libérer la prison, fin octobre 1799, quinze jours avant le coup d'État du 18 brumaire de Bonaparte. J'ai eu envie de raconter cette histoire dans le détail. Car il y a eu peu de recherches sur la chouannerie bretonne, toute aussi passionnante à raconter que la chouannerie vendéenne.
Qui est Poulain-Corbion ?
Cette nuit-là, en investissant Port-Brieuc, les Chouans voulaient simplement libérer 247 prisonniers, dont une femme de Pontivy, qui devait être guillotinée le lendemain. Au matin, on a trouvé les corps de sept républicains, dont un civil, Poulain-Corbion, commissaire du Directoire de la ville, l'équivalent alors du maire, désigné par le Directoire. J'ai alors mené une véritable enquête policière aux archives. Ainsi qu'une enquête de personnalité concernant ce Poulain-Corbion, pour tenter de comprendre s'il s'agissait d'une bavure ou s'il y avait un mobile à son assassinat.
Comment expliquez-vous la polémique ?
À Saint-Brieuc, une association s'est donnée pour but de reconstruire une statue à Poulain-Corbion, détruite en 1942 par les Allemands. Avant la sortie de mon livre, à mon insu, cette association m'a accusé d'avoir effectué ma recherche et écrit mon livre uniquement pour lui nuire. Or, je n'ai consacré, dans mon livre, que trois lignes en bas de page, à cette reconstruction de statue.
« Qui a tué Poulain-Corbion ». 192 pages aux éditions des Montagnes Noires. 16,90 €.
Source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Qui-a-tue-Poulain-Corbion-Jean-Kergrist-a-mene-l-enquete-_22146-avd-20120515-62839935_actuLocale.Htm