Vers la société d’esclaves, manipulation et mondialisme (G.A.R)
Source : Pierre Bécat un regard sur notre Histoire par : Groupe d'Action Royaliste
Le 14 juin 1791, par la loi Le Chapelier, la Révolution, après avoir confisqué les biens des corporations ouvrières, punit de la peine de mort les ouvriers qui prétendraient se syndiquer en vue de la défense de prétendus intérêts communs. Sous le couvert de ce dogme, appelé souveraineté populaire, les partis politiques parvenus au pouvoir par n'importe quel moyen, ont exercé une véritable dictature au nom du peuple souverain.
C'est ainsi que Gambetta pouvait dire : «La toute puissance réside dans la souveraineté nationale. II n'y a pas de droit contre le droit ». De même Waldeck Rousseau, préparant ses attentats contre des êtres inoffensifs qui se réunissaient pour prier, s'écriait : «On n'est pas libre de ne pas accepter la liberté ». Du moins, celle qu'il prétendait imposer. Ou encore Rousseau lui-même : «Les lois faites par le peuple ne peuvent pas être injustes ».
D'un côté, il y a une doctrine qui dérive de principes moraux et sociaux, de l'autre, une doctrine d'immanence qui prétend créer des rapports sociaux, en les attribuant au peuple qui, finalement, ayant abdiqué ses droits, n'est plus qu'une masse confuse, inerte et désarmée. Sous ce fallacieux prétexte, on peut à tout moment changer les lois et leur faire dire ce qui n'est que la volonté ou la fantaisie d'un petit nombre, lequel s'est hissé au pouvoir et s'y maintient par toutes sortes d'escroqueries et même de violences. Rousseau reconnaissait d'ailleurs que toutes ses démonstrations n'étaient que rêveries et il ne pensait pas que de pâles imitateurs les élèveraient en dogmes. Il écrivait, sans illusion :
«A prendre le terme dans la rigueur de l'acceptation, il n'a jamais existé de véritable démocratie et il n'en existera jamais. Il est contre l'ordre naturel que le grand nombre gouverne et que le petit soit gouverné. S'il existait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un tel gouvernement ne convient pas à des hommes».
Voire encore sur ce point : les dieux n'ont jamais été présentés se gouvernant au suffrage universel, dans les conditions précitées.
Enfin, dans le Discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité parmi les hommes et la Nouvelle Héloïse, cet écrivain genevois voudrait ramener l'humanité à l'état de nature. Quant à sa religion, si l'on peut dire, elle est contenue dans La Profession de foi du Vicaire Savoyard. Ce sont des germes de dissolution. Tous ces propos, qui relevaient de la pure imagination et auxquels il ne croyait pas, Rousseau les exprimait ouvertement en France. Et il confessait qu'on se ferait lapider si l'on osait à Londres parler aussi franchement qu'à Paris. Cela est si vrai que Bonaparte, visitant Ermenonville et s'étant arrêté devant le tombeau de Rousseau, eut des mots très durs à son égard. Et comme le marquis de Girardin lui faisait observer que cet auteur était là père de la Révolution française dont il était lui-même l'héritier, le premier Consul lui répondit : «L'Histoire dira s'il n'eût pas mieux valu, pour le repos de la terre, que ni Rousseau ni moi n'eussions jamais existé».
II convient d'ajouter que la théorie de Rousseau est d'inspiration germanique. Hegel devait la reprendre en ces termes : «L'Etat universelle, l'infini et l'absolument raisonnable de tout esprit; en d'autres termes, c'est la puissance absolue sur terre, le Dieu terrestre, le Dieu réel ». Ce n'est pas la théorie de Marx, lequel était pour la disparition complète de l'Etat : ce qu'on cache soigneusement. Mais celle de Lénine, de Staline, d'Hitler et de ceux qui marchent sur leurs brisées.
Dans cette France, désossée par la Révolution, disait Talleyrand qui y avait pourtant participé, dont les membres étaient brisés, il fallait sous la pression de la nécessité et des traditions, faire revivre ces associations dissoutes, ces familles ébranlées, ces libertés éteintes.