Louis XVI le Bienfaisant
« L’amour pour ses Rois est une des vertus des Français, et Sa Majesté en a reçu personnellement, des marques trop touchantes, pour pouvoir jamais les oublier.
Les factieux sentaient bien, que tant que cet amour subsisterait, leur ouvrage ne pourrait jamais s’achever.
Ils sentirent également que pour l’affaiblir, il fallait, s’il était possible, anéantir le respect qui l’a toujours accompagné ; et c’est la source de tous les outrages que le Roi a reçu depuis deux ans, et de tous les maux qu’il a souffert.
Sa Majesté n’en retracerait pas ici l’affligeant tableau, si elle ne voulait faire connaître à ses fidèles sujets, l’esprit de ces factieux, qui déchirent le sein de la patrie, en feignant de vouloir la régénérer. »
Louis XVI le Bienfaisant, le 20 Juin 1791.
Honneur & Fidélité ! Vive le Roi !
Vigo B.
Imprégnez-vous compagnons de ces mots qui ont 219 ans, mais qui n'ont pas pris une seule ride ! Les Principes sont intemporelles, la Vérité immuable !
Que cet état d'esprit vous anime toutes & tous !
"Nous, Français fidèles, Français dignes de nos rois, de nos aïeux et de notre nom, sera-ce par des pleurs stériles que nous nous bornerons à honorer aujourd'hui la mémoire du Roi-Martyr ?
N'attendant que justice que de leur épée, jadis nos ancêtres eurent juré sur la tombe de poursuivre, d'immoler ses barbares assassins.
Jurons aujourd'hui sur cette tombe sacrée, de n'offrir à la royale victime qu'une vengeance digne de ses mânes.
L'exil entraîne au loin d'impuissants ennemis ; les plus perfides, les plus dangereux sont dans notre sein.
Parmi nous, autour de nos enfants, circule encore le poison de ces principes subversifs qui ont enfanté la révolte, le parjure et le régicide.
Sur les cendres du Roi qui nous fut ravi, faisons à celui qui nous est conservé le serment de consacrer chaque jour, chaque instant de notre existence à combattre, à extirper les maximes désastreuses, à dissiper cette déplorable ignorance qui les reçoit de la bouche des pervers pour les propager comme les leçons du sage.
Gravons surtout, gravons dans le coeur de la génération qui s'élève le dogme fondamental de la Légitimité* ; ce dogme, première base de l'ordre social, et le plus ferme garant de la paix publique.
*Le mot de Légitimité fait sur les révolutionnaires le même effet que l'eau produit sur l'hydrophobe. C'est la doctrine qu'ils nous ont le plus cruellement reprochée durant leur règne des cent jours."
Extrait de la "Gazette de France", Janvier 1794.
Je tenais également à vous faire partager ce qui suit, par l'intermédiaire de Bo Mimil, que je remercie encore.
Et en ce 21 Janvier, plus que jamais Vive le Roi !
Dans l'Honneur & la Fidélité, la Sagesse & l'Humilité, pour Dieu, la France, le Roi !
Vigo B.
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Extrait « Louis XVI, de la prison à l’échafaud » de Cléry, valet de chambre du Roi.
Voici le témoignage de Cléry aux derniers instants du Roi dans la Tour :
La messe commença à six heures. Pendant cette auguste cérémonie, il régna un grand silence. Le Roi, toujours à genoux, entendit la messe avec le plus saint recueillement, dans l’attitude la plus noble. Sa majesté communia : après la messe, le Roi passa dans son cabinet, le prêtre alla dans ma chambre pour quitter ses habits sacerdotaux. Je saisis ce moment pour entrer dans le cabinet de Sa Majesté : elle me prit les deux mains, et me dit d’un ton attendri :
- Cléry, je suis content de vos soins.
- Ah ! Sire, lui dis-je en me précipitant à ses pieds, que ne puis-je par ma mort désarmer vos bourreaux, et conserver une vie si précieuse aux bons Français ! Espérez Sire, ils n’oseront vous frapper.
- La mort ne m’effraye point, j’y suis tout préparé. Mais vous , continua-t-il, ne vous exposez pas ; je vais demander que vous restiez auprès de mon fils : donnez-lui tous vos soins dans cet affreux séjour ; rappelez-lui, dites-lui bien toutes les peines que j’éprouve des malheurs qu’il ressent : un jour peut-être il pourra récompenser votre zèle.
- Ah ! Mon maître, Ah ! Mon Roi, si mon dévouement le plus absolu, si mon zèle et mes soins ont pu vous être agréable, la seule récompense que je désire de Votre Majesté, c’est de recevoir votre bénédiction : ne la refusez pas au dernier Français resté près de vous.
J’étais toujours à ses pieds, tenant une de ses mains : dans cet il agréa ma prière, me donna sa bénédiction, puis me releva, et me serrant contre son sein :
- Tenez, voici une lettre que Pethion m’a écrite lors de votre entrée au Temple, elle pourra vous être utile pour rester ici.
Je saisi de nouveau sa main, que je baisai, et je sortis.
- Adieu, me dit-il encore, Adieu !...
Je rentrai dans ma chambre, et j’y trouvai M. de Firmont faisant sa prière à genoux devant mon lit.
- Quel Prince ! me dit-il en se relevant ; avec quelle résignation, avec quel courage il va à la mort ! Il est aussi calme, aussi tranquille que s’il venait d’entendre la messe dans son palais, et au milieu de sa cour.
- Je viens d’en recevoir, lui dis-je, les plus touchants adieux ; il a daigné me promettre de demander que je restasse dans cette tour auprès de son fils : lorsqu’il sortira monsieur, je vous prie de le lui rappeler ; car je n’aurai plus le bonheur de le voir en particulier.
- Soyez tranquille, me répondit M. de Firmont ; et il rejoignit Sa Majesté.
A sept heure, le Roi sortit de son cabinet, m’appela, et, me tirant dans l’embrasure de la croisée, il me dit :
- Vous remettrez ce cachet à mon fils, cet anneau à la Reine ; dites-lui bien que le quitte avec peine … Ce petit paquet renferme des cheveux de toute la famille ; vous lui remettrez aussi…Dîtes à la Reine, à mes chers enfants, à ma sœur, que je leur avais promis de les voir ce matin ; mais que j’ai voulu leur épargner la douleur d’une séparation si cruelle. Combien il m’en coute de partir sans recevoir leurs derniers embrassements !...
Il essuya quelques larmes, puis il ajouta, avec l’accent le plus douloureux :
- Je vous charge de leur faire mes adieux !..
Il entra aussitôt dans son cabinet.
Les municipaux, qui s’étaient approchés, avaient entendu Sa Majesté, et l’avaient vue me remettre les différents objets que je tenais encore dans mes mains. Ils me dirent de les leur donner ; mais l’un d’eux proposa de m’en laisser dépositaire, jusqu’à la décision du conseil : cet avis prévalut.
Un quart d’heure après, le Roi sortit de son cabinet :
- Demandez, me dit-il, si je puis avoir des ciseaux.
Et il rentra. J’en fis la demande aux commissaires :
- Savez-vous ce qu’il veut en faire ?
- Je n’en sais rien.
- Il faut le savoir.
Je frappais à la porte du petit cabinet, le Roi sortit.
Un municipale qui m’avait suivi lui dit :
- Vous avez désiré des ciseaux ; mais, avant d’en faire la demande au conseil, il faut savoir ce que vous voulez en faire.
Sa Majesté lui répondit :
- C’est pour que Cléry me coupe les cheveux.
Les municipaux se retirèrent ; l’un d’eux descendit à la chambre du conseil, ou, après une demi-heure de délibération, on refusa les ciseaux. Le municipal remonta, et annonça au Roi cette décision.
- Je n’aurais pas touché les ciseaux, dit Sa Majesté ; j’aurais désiré que Cléry me coupât les cheveux en votre présence. Voyez encore Monsieur ; je vous prie de faire part de ma demande.
Le municipal retourna au conseil qui persista dans son refus.
Ce fut alors qu’on me dit qu’il fallait me disposer à accompagner le Roi pour le déshabiller sur l’échafaud : à cette annonce, je fus saisi de terreur ; mais rassemblant toutes mes forces, je me préparais à rendre le dernier devoir à mon maître, à qui cet office fait par le bourreau répugnait, lorsqu’un autre municipal vint me dire que je ne sortirais pas, et ajouta :
- Le bourreau est assez bon pour lui.
Paris était sous les armes depuis cinq heures du matin ; on entendait battre la générale ; le bruit des armes, le mouvement des chevaux, le transport des canons qu’on plaçait et déplaçait sans cesse, tout retentissait dans la tour.
A neuf heure le bruit augmente, les portes s’ouvrent avec fracas ; Santerre, accompagné de sept à huit municipaux, entre à la tête de dix gendarmes, et les ranges sur deux lignes. A ce moment le Roi sortit de son cabinet :
- Vous venez me chercher ?
- Oui.
- Je vous demande une minute.
Et il entra dans son cabinet. Sa Majesté en ressortit sur-le-champ, son confesseur le suivait ; le Roi tenait à la main son testament, et s’adressait à un municipal nommé Jacques Roux, prêtre jureur qui se trouvait plus en avant :
- Je vous prie de remettre ce papier à la Reine, à ma femme.
- Cela ne me regarde point, répondit ce prêtre en refusant de prendre l’écrit : je suis ici pour vous conduire à l’échafaud.
Sa Majesté s’adressant à Gobeau, autre municipal :
- Remettez ce papier je vous prie, à ma femme. Vous pouvez en prendre lecture ; il y a des dispositions que je désire que la commune connaisse.
J’étais derrière le Roi, près de la cheminée ; il se tourna vers moi, et je lui présentais un redingote.
- Je n’en ai pas besoin, me dit-il ; donnez-moi seulement mon chapeau.
Je lui remis. Sa main rencontra la mienne, qu’il serra pour la dernière fois.
- Messieurs, dit-il en s’adressant aux municipaux, je désirerais que Cléry restât près de mon fils, qui est accoutumé à ses soins ; j’espère que la Commune accueillera cette demande.
Puis regardant Santerre :
- Partons.
Ce furent les dernières paroles qu’il prononça dans son appartement A l’entrée de l’escalier il rencontra Mathey, concierge de la tour, et lui dit :
- J’ai eu un peu de vivacité avant-hier envers vous ; ne m’en veuillez pas.
Mathey ne répondit rien, et affecta même de se retirer lorsque le Roi lui parla.
Je restai seul dans ma chambre, navré de douleur et presque sans sentiment. Les tambours et les trompettes annoncèrent que sa majesté avait quitté la Tour…Une heure après, des salves d’artillerie, des cris de « Vive la nation ! vive la république ! » se firent entendre…
Le meilleur des rois n’était plus !
(« Louis XVI, de la prison à l’échafaud » p 136-142)