Royalisme : du discours d'Albert de Mun
Adrien Albert Marie, comte de Mun, né au château de Lumigny (Seine-et-Marne) le 28 février 1841 et mort à Bordeaux le 6 octobre 1914, est un député royaliste français, élu de Morlaix (Finistère) et théoricien du corporatisme chrétien. Il est légitimiste et défend la Restauration monarchique jusqu'à la mort du comte de Chambord. (Wiki)
Les violences du gouvernement de la République contre les catholiques se multipliaient sans trêve ; les lois d’enseignement, déjà votées ou en préparation, menaçaient, conformément au plan tracé par les loges maçonniques, de consommer rapidement la déchristianisation du pays ; les attentats accomplis contre les religieux venaient de combler la mesure. Un grand nombre de magistrats du parquet avaient donné leur démission plutôt que de s’associer aux dénis de justice ordonnés par le gouvernement contre les congrégations proscrites.
L’indignation était profonde et l’émotion générale. Les illusions de ceux qui avaient pu croire aux promesses de liberté prodiguées par les républicains s’évanouissaient chaque jour ; il devenait évident pour tous que la République, fatalement condamnée par les passions de ses partisans à la guerre religieuse, était impuissante à donner la paix aux consciences et la tranquillité au pays. La prospérité matérielle qui avait accompagné les premières années du gouvernement nouveau avait fait place à une crise générale et tous les jours plus aiguë dans l’industrie et dans l’agriculture.
Les gaspillages financiers d’une administration imprévoyante et souvent coupable aggravaient encore cette situation ; le malaise et l’inquiétude étaient partout.
Dans tous les milieux sociaux on commençait à sentir le besoin et le désir d’un gouvernement honnête, stable et réparateur. Le rétablissement de la monarchie traditionnelle paraissait ainsi à beaucoup la condition nécessaire du salut public, et l’espérance semblait d’autant plus permise à ses partisans que la mort du jeune prince impérial, massacré par les Zoulous, en désorganisant le parti bonapartiste, avait accru le nombre des conservateurs disposés, pour débarrasser le pays de la République, à se rallier à la cause de la vieille royauté.
M. de Mun n’avait jamais varié dans ses convictions royalistes, connues de tous ses amis, et auxquelles M. le comte de Chambord avait daigné rendre récemment un éclatant témoignage en lui adressant, à la suite de son invalidation, une lettre qui était en même temps un gage précieux de sa haute approbation pour son attitude ; mais, placé sur le terrain catholique par les conditions mêmes de la lutte sociale où il s’était engagé depuis dix ans, il n’avait pas encore eu l’occasion d’exprimer publiquement ses sentiments politiques.
En face des maux accumulés par la République, il ne crut pas possible de garder plus longtemps le silence, et, sachant d’ailleurs qu’il répondait aux sentiments personnels de M. le comte de Chambord, de plus en plus résolu à manifester le caractère nettement catholique de sa politique, il voulut montrer à tous ceux qui partageaient ses convictions religieuses la nécessité, au nom même de leurs intérêts les plus chers, de se grouper autour du drapeau de la monarchie légitime. L’approche des élections législatives, qui devaient avoir lieu dans le courant de 1881, rendait d’ailleurs naturelle et nécessaire une entière et loyale déclaration de principes. M. de Mun choisit, pour accomplir cet acte considérable, l’occasion d’une réunion d’électeurs du Morbihan, convoquée à Vannes par le comité royaliste du département. Ce fut là qu’il prononça, le 8 mars 1881, le discours suivant, publié le lendemain sous le titre de Dieu et leRoi.
Discours prononcé à Vannes, dans une réunion d’électeurs du département du Morbihan, le 8 mars 1881 in Discours du comte Albert de Mun.
Lire le discours : http://www.calameo.com/read/00086931368027183b79f
Source : G.A.R.