Sofia n'est pas pressée d'entrer dans Schengen
La commissaire européenne chargée des questions d'immigration, Cecilia Malmström, le 4 mai 2011 à Bruxelles.
Pour la commissaire bulgare, Kristalina Guéorguiéva, ce n'est finalement pas plus mal que d'adhésion de Sofia à l'espace de libre circulation européen soit reportée.
Quand est-ce que la Bulgarie va finalement rejoindre l'espace Schengen ? Pour la commissaire bulgare, Kristalina Guéorguiéva cette question n'a plus vraiment de sens. Selon elle, ce qui est plus important désormais pour Sofia est que cette adhésion ne se fasse pas dans la précipitation. Et qu'il est dans l'intérêt des Bulgares de ne plus trop se focaliser sur cet agenda. "Au moment où certains pays renforcent les contrôles à leurs frontières et où l'Europe est menacée par une vague d'immigrés, nous avons intérêt à ce que notre adhésion à l'espace Schengen se fasse pas à pas, parce que nous aurons de plus grandes responsabilités", a déclaré la commissaire à l'aide humanitaire et à la gestion des crises qui était de passage à Sofia le 9 mai dernier.
Kristalina Guéorguiéva a aussi suggéré que le report de l'adhésion bulgare [prévue pour avril 2011 mais repoussée sine die à l'initiative de la France et de l'Allemagne au grand dam des autorités bulgares] était plutôt une bonne chose pour la Bulgarie qui éviterait ainsi de se retrouver en première ligne face aux arrivées de clandestins du Maghreb et du Moyen-Orient. "En tant que pays membre de Schengen, nous aurions pour obligation d'accueillir et de prendre en charge ces personnes. Et je dirais que, finalement, ce n'est pas plus mal que nous ne soyons pas dans Schengen aujourd'hui", a-t-elle dit à l'antenne de Nova TV, une chaîne de télévision privée.
Pour le parti au pouvoir (Gerb) du Premier ministre Boïko Borissov, l'adhésion à l'espace Schengen a été définie comme "la priorité numéro un" pour la Bulgarie, et le gouvernement estime que cette adhésion se fera d'ici à la fin de l'année. Pourtant, au jour d'aujourd'hui, aucun signe ne montre un changement dans la position de la France, de l'Allemagne et d'autres pays de l'Union européenne (UE), qui estiment que la Bulgarie doit obtenir plus de résultats dans sa lutte contre la corruption et la criminalité organisée. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a récemment déclaré qu'au sein des Vingt-Sept il n'y avait aucun "soutien politique" pour l'adhésion des Bulgares et des Roumains.
Selon les diplomates occidentaux, la menace d'une arrivée massive d'immigrés en provenance d'Afrique du Nord est un obstacle supplémentaire à cette adhésion. La frontière sud de la Bulgarie [avec la Turquie] est notamment considérée comme un des tronçons les plus problématiques des frontières extérieures de l'Union.
Kristalina Guéorguiéva a aussi rappelé que la Bulgarie a rempli tous les critères techniques et qu'il était secondaire de savoir si le feu vert politique pour son adhésion serait donné "ce mois-ci, le mois suivant, d'ici à la fin de l'année ou au début de la prochaine"
http://goo.gl/ifrpE