Une jeune plume royaliste - Victor Hugo
A 15 ans, Victor Hugo présente 300 vers, ayant pour thème "Le bonheur que procure l'étude dans toutes les situations de la vie", à un concours poétique organisé par l'Académie Française. Émus par tant de jeunesse, alliée à tant de sérieux, les académiciens ne peuvent pas faire moins que de lui accorder une mention. Cette année 1818 peut-être considéré comme la "naissance de l'enfant sublime".
Mais, elle peut être situer également quelques années plus tard. En 1819, par exemple, Victor Hugo reçoit le "Lys d'or", le prix le plus important de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse, pour une ode dans laquelle il réclame le rétablissement de la statue d'Henri IV.
Conduis par la mère, les Hugo sont alors installés rue des Petits-Augustins et le jeune Victor va souvent rêver dans les salles du Musée des Monuments Français, fondé par Lenoir. Dans ces mêmes années, un autre jeune homme, Jules Michelet, vient lui aussi étudier là cette histoire de France qu'il écrira un jour. Victor Hugo, est alors royaliste. Lorsque, le 13 février 1820, le duc de Berry est assassiné par Louvel à la sortie de l'Opéra, il écrit d'un seul jet, une "Ode sur la mort du duc de Berry". Touché par cette Ode, le roi Louis XIII accorde une pension à Victor Hugo.
Au cours de ces années de formation, les trois frères Hugo fondent une revue. En hommage au "Conservateur" de Chateaubriand, que tous trois considèrent comme leur maître, ils l'intitulent : "Le Conservateur littéraire". Elle va paraître pendant quinze mois (1819-1820). Victor Hugo y écrit plus de cent articles de politique, de critique littéraire, artistique et théâtrale. Montrant une étonnante maturité en même temps qu'une très vaste érudition, il ne cesse pas pour autant d'écrire des vers. en 1819, jeune poète inconnu, il dédicace deux odes à Chateaubriand : "Le destin de la Vendée" et "Le génie". Il n'est pas tout à fait certain qu'à cette occasion, le maître l'ait qualifié "d'enfant sublime". Quoi qu'il en soit, le mot a sa place dans la légende hugolienne.
http://miserables.free.fr/pages/hugo/hugplumeroy.htm